Un microkyste est un comédon fermé : l’orifice du follicule est obstrué par un mélange de sébum et de kératine, ce qui forme une petite papule blanche de 1 à 3 mm qui reste sous une fine couche de peau. Ces lésions rétentionnelles font partie du spectre de l’acné comédonienne et s’observent surtout sur les zones riches en glandes sébacées (front, menton, joues). Elles coexistent parfois avec des comédons ouverts (points noirs) et, si elles s’enkystent, peuvent évoluer vers des lésions inflammatoires.
À ne pas confondre avec les milia (grains de milium), qui sont de petits kystes de kératine superficiels, souvent autour des paupières, fermes et nacrés, d’étiologie différente et ne répondant pas aux mêmes traitements. Distinguer microkystes, milia et comédons ouverts évite les erreurs de prise en charge et les manipulations inutiles.
Pourquoi traiter les microkystes ?

Laisser perdurer des comédons fermés favorise la progression vers l’inflammation, l’apparition de marques et d’hyperpigmentation post-inflammatoire (PIH), notamment sur peaux mates. En parallèle, l’accumulation de lésions rétentionnelles altère le grain de peau (relief irrégulier, pores encombrés) et augmente le risque de poussées. La tentation de percer soi-même est forte, mais le geste traumatique entretient l’inflammation et les marques : mieux vaut une stratégie structurée et progressive.
Routine à domicile : le socle efficace
Nettoyage & gestes quotidiens
Commencez par un nettoyant doux (1 à 2 fois/jour), un démaquillage non occlusif et un SPF quotidien. Évitez les huiles très comédogènes, le sur-gommage mécanique et les mélanges d’actifs irritants. L’objectif est de préserver la barrière cutanée tout en limitant les facteurs qui favorisent l’obstruction folliculaire.
Actifs anti-microkystes
Les rétinoïdes topiques (adapalène, trétinoïne, tazarotène, trifarotène) sont la pierre angulaire des formes comédoniennes : ils normalisent la kératinisation, préviennent la formation de nouveaux comédons et améliorent la texture. Ils peuvent être utilisés en monothérapie dans l’acné à dominante rétentionnelle et en entretien après amélioration. Introduisez-les progressivement (2-3 soirs/semaine), associez un hydratant non occlusif et maintenez une photoprotection stricte.
En association, le peroxyde de benzoyle (BPO), l’acide salicylique (BHA) et l’acide azélaïque ont une efficacité étayée sur les lésions comédoniennes et inflammatoires légères. Les recommandations 2024 de dermatologie rappellent le rôle central des rétinoïdes et du BPO ; l’isotrétinoïne orale est réservée aux formes sévères, aux échecs des prises en charge standard, au risque cicatriciel ou au retentissement psychosocial majeur.
Ce qui marche en cabinet : l’échelle thérapeutique

Le choix des techniques dépend du phototype, du type d’acné (rétentionnelle pure vs mixte) et de la tolérance cutanée. On progresse du plus simple au plus ciblé, avec une information claire sur bénéfices et risques.
Extraction médicale des comédons
L’extraction médicale (par dermatologue/dermato-esthétique, avec instruments adaptés et asepsie) permet de vider les lésions rétentionnelles sans traumatiser la peau. Elle est particulièrement utile en appoint d’une routine topique bien conduite, pour accélérer la décrue des microkystes résistants et améliorer le relief.
Peelings chimiques superficiels
Les peelings salicylique 20–30 % et glycolique 30–50 % sont documentés dans l’acné légère à modérée, avec un bénéfice sur les lésions comédoniennes et la texture. Plusieurs revues et essais comparatifs suggèrent une réponse parfois plus rapide avec le salicylique dans les formes comédoniennes/actives. On procède en séries espacées, sur peau préparée, avec photoprotection stricte et surveillance de la tolérance, surtout sur peaux foncées à risque de PIH.
Quand envisager l’isotrétinoïne orale ?
En cas d’échec des topiques bien conduits (± peelings), de macro-comédons étendus, de rechutes fréquentes ou de risque cicatriciel, l’isotrétinoïne orale entre en jeu après bilan et information. Les lignes directrices 2024 la recommandent fortement dans ces situations. Un suivi médical est indispensable (surveillance biologique, contraception chez les patientes en âge de procréer, etc.).
Erreurs fréquentes à éviter
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Percer/gratter : augmente l’inflammation, favorise les marques et la PIH.
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Peelings “maison” trop concentrés ou cumul d’acides/rétinoïdes : irritations, rebonds, rupture de la barrière cutanée.
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Cosmétiques occlusifs et huiles très comédogènes : entretiennent la rétention.
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Antibiotiques oraux au long cours sans indication : risque de résistances ; à limiter selon les bonnes pratiques actuelles.
Plan d’action en 3 étapes
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4–8 semaines à domicile : rétinoïde topique le soir (progressif), ± BPO/salicylique/azélaïque, hydratant léger et SPF. Ajustez la fréquence à la tolérance, évitez les irritants superflus.
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Si réponse partielle : ajouter extractions médicales ciblées et peelings superficiels en séries, tout en poursuivant la routine.
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Si rechutes ou formes étendues : discuter isotrétinoïne orale (bilan, suivi, contre-indications).
Conclusion
Les microkystes (comédons fermés) se traitent mieux avec une stratégie progressive et régulière : une routine à domicile centrée sur un rétinoïde topique (introduit doucement), associée au besoin à du peroxyde de benzoyle, de l’acide salicylique (BHA) ou de l’acide azélaïque, puis des gestes en cabinet (extractions médicales et peelings salicyliques/glycoliques en séries) pour accélérer la décrue des lésions rétentionnelles.
En cas de formes étendues, d’échecs répétés ou de risque cicatriciel, l’isotrétinoïne orale se discute sous supervision médicale. Évitez les manipulations « maison », protégez la barrière cutanée et soyez patient·e : l’amélioration est généralement graduelle sur 8–12 semaines puis se stabilise avec un entretien adapté.
Prêt·e à lisser votre grain de peau sans l’abîmer ? Réservez une consultation experte pour un plan sur-mesure (routine anti-comédons, extractions médicales, peelings salicyliques/glycoliques, suivi personnalisé) et retrouvez une peau plus nette, plus homogène, durablement.
FAQ
Les microkystes disparaissent-ils seuls ?
Parfois, mais souvent non : sans rétinoïde et/ou soins kératolytiques, ils persistent et s’enkystent. Un protocole progressif améliore nettement le terrain comédonien.
Quelle crème choisir en priorité ?
Un rétinoïde topique en base non occlusive, introduit progressivement, est la référence. On peut associer BPO, salicylique ou azélaïque selon la tolérance et le type de lésions.
L’extraction est-elle sûre ?
Oui, si elle est médicale (asepsie, embout adapté, pression contrôlée). Les tentatives DIY sont à proscrire pour éviter marques et PIH.
Faut-il commencer par peelings ou par rétinoïdes ?
La plupart des patients débutent par un rétinoïde (socle du traitement comédonien). Les peelings se placent en complément si besoin, après évaluation de la tolérance et du phototype.
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